
Si l’on regarde les images d’archives du football des années 1970 ou 1980, un détail vestimentaire saute aux yeux : les joueurs portaient des shorts étonnamment courts, bien loin des modèles plus longs et amples qui dominent aujourd’hui les pelouses du monde entier. Cette transformation, discrète mais significative, en dit long sur l’évolution du sport, de la mode et des mentalités.
Des shorts courts, par nécessité autant que par style
À l’époque, les équipements étaient fabriqués avec des tissus plus lourds, moins techniques, et souvent peu respirants. Les shorts courts permettaient donc de faciliter les mouvements et d’éviter la surchauffe. Mais le facteur esthétique n’était pas à négliger : dans les années 60 à 80, la mode masculine valorisait les coupes ajustées et les vêtements courts, un style que l’on retrouvait aussi bien dans la rue que sur les terrains.
Des légendes comme Johan Cruyff, Diego Maradona ou Michel Platini évoluaient avec des tenues qui, vues d’aujourd’hui, semblent presque minimalistes.
Le tournant des années 90 : confort, culture urbaine et marketing
C’est au début des années 1990 que la tendance bascule. L’influence de la culture urbaine et du hip-hop, avec ses vêtements amples, se propage jusque dans les vestiaires. Les équipementiers suivent le mouvement : les shorts s’allongent, se desserrent, et deviennent des pièces à part entière du marketing des clubs.
Les joueurs eux-mêmes plébiscitent ces nouvelles coupes, perçues comme plus confortables, plus « cool », et mieux adaptées à leurs habitudes d’entraînement. Le football se mondialise, les sponsors prennent de l’importance, et les équipements deviennent un vecteur d’image aussi bien qu’un outil sportif.
Que dit le règlement ?
Fait étonnant : les Lois du Jeu, établies par l’IFAB, ne précisent rien sur la longueur des shorts. L’article 4 stipule simplement que chaque joueur doit porter un short — sans imposer de dimensions minimales ou maximales. En d’autres termes, la longueur du short est entièrement laissée à l’appréciation des joueurs, des clubs et des équipementiers, dans la limite de la décence et de l’uniformité d’équipe.
Un retour du court ? Quelques cas isolés
Aujourd’hui, rares sont ceux qui osent revenir aux modèles courts. Jack Grealish (Manchester City) est parfois cité comme un joueur au look rétro, avec ses chaussettes basses et ses shorts remontés. Mais il reste une exception dans un paysage largement dominé par des coupes mi-cuisses ou juste au-dessus du genou.
À l’entraînement ou chez certains amateurs, les shorts courts refont parfois surface, par nostalgie ou par confort. Mais sur les terrains professionnels, ils restent l’exception.