JO : Condamné pour viol sur mineure, la présence de Steven Van de Velde indigne
Le Néerlandais Steven Van de Velde, condamné pour viol en Grande-Bretagne en 2016, a fait son entrée dans le tournoi masculin de beach volley sous les sifflets d’une partie du public.
Il y a eu deux salles deux ambiances au stade de la tour Eiffel. Samedi matin, dès le premier match du tournoi masculin de beach volley, les Cubains Jorge Alayo et Noslen Díaz enflammaient le public, pourtant détrempé, avec leur jeu intense et spectaculaire. Vingt-quatre heures plus tard, le public encore venu en masse s’exprimait dès l’entame de la journée, mais d’une tout autre manière, pour une raison bien moins enthousiasmante.
Des sifflets ont accompagné l’entrée en lice de Steven Van de Velde, sans que l’on puisse parler de bronca. Tout le monde n’était pas forcément au courant que le Néerlandais a passé treize mois en prison en 2016 et 2017 après avoir été condamné pour viol par le tribunal d’Aylesbury (Grande-Bretagne).
En 2014, alors qu’il avait 19 ans, il s’était rendu en Angleterre pour avoir des relations sexuelles avec une fillette de 12 ans rencontrée sur Facebook. « Vous jouiez en équipe nationale et c’est ça qu’elle avait vu en vous », avait accusé la procureure.
Steven Van de Velde est déjà revenu sur cette affaire. « C’est la plus grande erreur de ma vie. Je ne pourrai jamais revenir en arrière et je dois en assumer les conséquences », a-t-il déclaré dans la presse néerlandaise. Mais il était impossible d’évoquer avec lui ce dimanche l’accueil du public après sa défaite, en duo avec Matthew Immers, face aux Italiens Alex Ranghieri et Adrian Carambula (22-20, 21-10, 15-1). Il a été décidé qu’il ne parlerait pas à la presse durant ces Jeux Olympiques, pas plus qu’il ne loge au village olympique, semble-t-il à sa demande.
Seul son coéquipier Matthew Immers est revenu sur la polémique : « Le passé est le passé. Il a été puni (…) Pour moi, c’est l’exemple de quelqu’un qui a grandi et appris de ça. On essaye quand même de prendre du plaisir. »
Le comité olympique néerlandais (NOC), lui, a accepté de l’envoyer à Paris, se justifiant dans un communiqué : « Van de Velde a pleinement respecté toutes les exigences » (posées par la Fédération). « Les experts ont déclaré qu’il n’existait aucun risque de récidive. Il a toujours fait preuve de transparence sur cette affaire et regrette profondément les conséquences de ses actes sur les victimes. » « Il rejoue depuis longtemps » (2018). « Il a disputé des Coupes du monde, des Euros… mais les choses sont différentes quand on arrive aux Jeux, où tout est exagéré », a déclaré l’ex-nageur Pieter Van den Hoogenband, chef de mission de la délégation néerlandaise.