Hockey : Vers une obligation du port du protège-cou en France

Le 28 octobre, une tragédie a frappé le monde du hockey sur glace lorsque l’Américain Adam Johnson a perdu la vie lors d’un match en Angleterre. La cause de son décès fut atroce : sa gorge a été ouverte par une lame de patin à la suite d’un choc avec un adversaire.
Johnson, qui n’avait que 29 ans, avait rejoint l’équipe de Nottingham pour la saison en cours et avait auparavant joué quelques matchs dans la prestigieuse NHL, notamment avec l’équipe de Pittsburgh entre 2018 et 2020.
Les accidents impliquant des lames de patin, qu’ils soient mortels ou non, demeurent rares dans ce sport. Néanmoins, la mort soudaine de Johnson a poussé la police à ouvrir une enquête, une procédure standard pour toute disparition aussi soudaine et inattendue, a souligné le coroner.
L’incident tragique s’est produit lorsqu’un joueur adverse, ayant perdu l’équilibre, a élevé sa jambe dans les airs, frappant par malchance la gorge de Johnson avec la lame de son patin.
La communauté internationale du hockey a exprimé son choc et sa tristesse, rendant de nombreux hommages à Adam Johnson. Cet événement a également relancé le débat sur la nécessité d’une protection du cou lors des matches, une des rares parties du corps des joueurs qui n’est pas systématiquement protégée. Dans certains pays comme la Suède et la Finlande, le port d’un protège-cou est déjà obligatoire, suite à des accidents similaires.
Le protège-cou n’est cependant pas exigé dans toutes les ligues. Alors qu’il n’est pas obligatoire en NHL ni en Suisse, l’Allemagne et la Grande-Bretagne prévoient de le rendre obligatoire. « En France, la protection du cou est imposée jusqu’à l’âge de 20 ans et recommandée pour les équipes seniors », comme le rappelle la Fédération française de hockey sur glace (FFHG). Mais cette réglementation est sur le point de connaître un tournant.
Selon Éric Ropert, directeur général de la FFHG, une réunion avec les clubs de la Ligue Magnus a débouché sur un accord de principe pour rendre obligatoire le port du protège-cou. Il reste à définir un calendrier réaliste pour la mise en œuvre de cette mesure, car le principal obstacle réside dans la disponibilité immédiate de l’équipement. Les stocks actuels de protège-cou, peu utilisés par les seniors, sont insuffisants et les délais de livraison peuvent être conséquents.
En outre, les premiers modèles, fabriqués en plastique, étaient inconfortables et n’ont pas été adoptés par les joueurs. Des alternatives en kevlar, plus confortables, existent aujourd’hui, et des discussions avec les fournisseurs sont prévues.
Une autre réunion est également attendue avec les clubs des autres divisions, afin d’élargir le consensus sur cette question de sécurité. Éric Ropert insiste sur le fait que « le port du protège-cou deviendra une norme dès la prochaine saison », et si possible, cette mesure sera appliquée plus tôt. La FFHG s’est fixé comme échéance la fin du mois courant pour prendre une décision définitive.